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La RE2020, de la théorie à la pratique
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Rencontre avec Sandrine Nguyen, responsable du Bureau d’études chez Tradimaisons, constructeur de maisons individuelles à Clermont-Ferrand
La RE2020 va bouleverser votre secteur et amener une nouvelle façon de travailler et de concevoir les maisons individuelles. Comment cela va-t-il-se passer ?
Sandrine Nguyen – Tous les acteurs seront mobilisés. Que ce soient les bureaux d’étude thermique, les artisans ou les constructeurs, nous aurons tous besoin de réponses rapides pour optimiser le Bbio des maisons, c’est-à-dire l’enveloppe énergétique du bâtiment, afin d'établir les descriptifs techniques et pouvoir chiffrer les maisons. De nouveaux process devront être mis en place car les bureaux d’études thermiques vont avoir besoin de nos quantitatifs pour calculer l’ACV des maisons, grâce aux indicateurs Ic construction et Ic énergie. Un des autres gros changements à venir sera que les solutions 100% gaz vont disparaître. Il nous faut donc trouver des alternatives.
La clé d’un projet RE2020, c’est avant tout une bonne préparation en amont du permis de construire. Comment optimise-t-on cette préparation pour les acteurs du bâtiment ?
S. N. - Chaque projet va répondre à un cahier des charges beaucoup plus strict. Il faudra bien réfléchir à l’exposition des façades ou aux surfaces vitrées, et construire des maisons les plus compactes possible.
Une des exigences de la RE2020, c’est l’abandon quasi définitif des énergies fossiles pour le chauffage des maisons individuelles. Quelles sont les solutions alternatives ?
S. N. – Il y a une dérogation qui existe jusqu’en 2023. Pour les terrains qui sont desservis au gaz, avant le 1er janvier 2022, on pourra encore recourir à cette solution. On pourra faire des chaudières gaz avec chauffe-eaux thermodynamiques ou des chaudières gaz avec monosplit, avec ou non des panneaux photovoltaïques en fonction de l’étude thermique. Il existera évidemment des systèmes en pompe à chaleur, qu’elles soient air/air ou air/eau. Et certains utiliseront des systèmes poêle à bois plus chauffe-eau thermodynamique.
D’ici 2050, on estime que les périodes de fortes chaleurs vont se multiplier par deux. Comment fait-on pour optimiser et améliorer le confort d’été tout en respectant les exigences de la RE2020 ?
S. N. – Chaque région aura des contraintes différentes en fonction de sa zone climatique. Par exemple, dans le sud de la France, il y aura besoin de recourir à des solutions passives tels que des brises soleil extérieurs, des puits canadiens ou des brasseurs d’air. En revanche, en Auvergne, nous sommes moins impactés. Seule une consommation fictive sur le CEP sera prise en compte pour la consommation électrique d’une éventuelle future climatisation, ce qui nous obligera à améliorer notre Bbio. Malgré tout, nous réfléchissons au confort de nos occupants pour trouver des solutions comme la couleur des menuiseries ou des façades, la surventilation nocturne ou l’automatisation des volets roulants.
La RE2020 va très loin puisqu’elle engage aussi le choix des matériaux de construction pour réduire l’empreinte carbone des bâtiments et notamment des maisons individuelles. D’après vous, quels sont les matériaux à privilégier pour respecter cette nouvelle réglementation ?
. N. – Dans les trois prochaines années, il n’y aura pas de changement majeur. Toutes les filières pourront être utilisées comme le béton, la brique ou le bois. Mais à partir de 2025, le seuil maximal du bilan carbone va baisser tous les 3 ans. Il faudra alors que les fiches FDES ou PEP de la base INIES soient bien mises à jour par les industriels pour nous permettre d’avoir un ACV conforme. Il faudra utiliser plus de solutions décarbonées avec des produits biosourcés. Les filières traditionnelles, comme la brique ou le béton, devront également faire des efforts pour baisser l’impact carbone de leurs produits.
Avec la RE2020, un contrôle des systèmes de ventilation sera obligatoire en fin de travaux. Pouvez-vous nous en dire plus ?
S. N. – Effectivement, la ventilation doit être contrôlée car c’est un gros contributeur du renouvellement d’air dans la maison et donc de sa qualité. Un réseau mal calibré avec trop de longueurs ou de coudes génère une trop grosse perte de charge sur le système. Le contrôle pourra être réalisé soit par l’artisan s’il a la qualification requise, soit par un bureau de contrôle indépendant.
Retrouvez les autres vidéos de notre web-série "Réunion de chantier qui décrypte la RE2020 :
- 9:3826/11/2021
- 8:0430/11/2021
- 14:5602/12/2021
- 9:4110/12/2021
- 14:2316/12/2021
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