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- Marché de travaux privé
- Réception de travaux
Impayés - comment les éviter ?
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La loi du 31 décembre 1975 sur la sous-traitance, d’ordre public, vise à protéger le sous-traitant et à lui donner les moyens d’être payé des travaux qu’il aura exécutés4.
Dans les marchés privés, la garantie prend la forme :
- soit d’un paiement direct des travaux du sous-traitant par le client (délégation de paiement) ;
- soit d’une caution bancaire délivrée par l’entreprise principale au sous-traitant, à hauteur du montant du contrat de sous-traitance.
La loi du 31 décembre 1975 prévoit une sanction en cas de non-fourniture de la garantie de paiement : la nullité du contrat.
Pendant l’exécution de travaux, il faut prendre certaines précautions
Obtenir l’accord écrit du client pour les travaux supplémentaires
Avant toute exécution de travaux supplémentaires, l’entrepreneur doit exiger un accord écrit du client. Cela lui permettra d’obtenir le paiement des travaux supplémentaires ou de prouver, en cas de difficultés de paiement, l’accord donné.
Cet écrit peut être un devis complémentaire, appelé « avenant » : il comprend les travaux supplémentaires, leur prix et, le cas échéant, un nouveau délai d’exécution. Il doit être signé du client.
Faire des réserves écrites sur les incidents pouvant avoir une conséquence sur le paiement ou le déroulement du chantier
En cas de désaccord avec le maître d’ouvrage (sur un courrier) ou le maître d’œuvre (sur un ordre de service ou un compte rendu de chantier), l’entrepreneur ne doit pas hésiter à leur écrire en recommandé AR, afin d’avoir une trace de ses contestations.
Recueillir un procès-verbal de réception signé et daté du client
La réception, qu’elle soit prononcée avec ou sans réserves, est un acte très important, puisqu’elle :
- met fin au contrat d’entreprise (sauf pour les travaux objet de réserves) et arrête le cours du délai d’exécution (et, le cas échéant, l’application des pénalités de retard) ;
- couvre les vices, malfaçons et défauts de conformité apparents et n’ayant pas fait l’objet de réserves ;
- entraîne le transfert au maître d’ouvrage de la garde de l’ouvrage et des risques qui y sont liés ;
- rend exigible la présentation du projet de décompte final ;
- constitue, avec ou sans réserves, le point de départ des garanties légales : parfait achèvement, bon fonctionnement et garantie décennale ;
- constitue le point de départ du délai de restitution de la retenue de garantie ou de libération de la caution qui la remplace5.
En conséquence, l’entrepreneur :
- est en droit d’exiger la réception des ouvrages terminés ;
- doit obtenir un procès-verbal signé du client puis, le cas échéant, un procès-verbal de levée de réserves.
Demander rapidement le paiement des sommes dues par le client
L’entrepreneur ne doit pas tarder à demander le paiement de ses situations et du solde de ses travaux en vérifiant que la demande est adressée au bon destinataire (maître d’ouvrage, maître d’œuvre, entreprise principale, mandataire du groupement).
Un défaut de paiement peut permettre à l’entreprise de suspendre l’exécution des travaux.
Entre professionnels, cette possibilité est organisée par l’article L. 124-2 du Code de la construction et de l’habitation, après mise en demeure, adressée au client, restée infructueuse pendant 15 jours.
L’entrepreneur est en droit, avant la réception des travaux, de demander au client le paiement à 100 % (en cas de caution bancaire) ou à 95 % (en cas de retenue de garantie) des travaux exécutés.
L’entrepreneur produira alors une dernière situation avant la réception et un projet de décompte final après la réception des travaux.
Avoir la retenue de garantie ou la caution bancaire libérée un an après la date d’effet de la réception
Les entreprises négligent trop souvent de réclamer la libération de la retenue de garantie ou de la caution qui la remplace un an après la date d’effet de la réception, comme les y autorise la loi du 16 juillet 1971, d’ordre public, relative à la retenue de garantie6.
Une lettre au maître d’ouvrage ou à la banque devrait permettre la libération de la retenue de garantie ou de la caution bancaire dans le délai précité.
Cependant, l’entrepreneur peut demander au client de libérer la retenue de garantie à la réception des travaux, dans la mesure où il y a peu de réserves à la réception, voire aucune, ou dès qu’elles sont levées.
En cas d’impayé, certaines mesures peuvent être mises en œuvre
Écrire une lettre de relance au client
Il s’agit de rappeler au client les sommes dues par un simple courrier. Une seule relance suffit. Après, il faut passer à l’étape suivante.
Mettre en demeure de payer
Une lettre de mise en demeure déterminera le montant de la somme due. Elle fixe le point de départ des pénalités dues par le client à l’entreprise, à la suite du retard de paiement.
Pour donner plus de poids à ce courrier et impressionner le client, l’entreprise peut faire une sommation de payer, qui est une mise en demeure portée par huissier.
Agir si la défaillance se confirme
L’entreprise pourra utiliser :
- une déclaration auprès de la chambre de proximité du tribunal judiciaire pour les litiges inférieurs à 5 000 €, avec une procédure dématérialisée ;
- une injonction de payer ;
- un référé-provision, qui permet au juge civil ou commercial d’accorder une provision à l’entreprise lorsque la créance n’est pas contestable ;
- une assignation au fond, qui permet de définir le montant de la somme due et d’obtenir une décision de justice qui reconnaît le droit à paiement de l’entreprise et permet un recouvrement forcé.
Guide : les impayés du bâtiment
Pour tout savoir sur les précautions à prendre et sur les moyens à mettre en oeuvre face à une situation d’impayés.
Si ce guide s’intéresse essentiellement aux marchés privés, pour lesquels le risque d’insolvabilité du client, maître d’ouvrage, est le plus grand, il traite également du risque d’impayé dans les marchés publics, qui survient bien souvent parce que les crédits correspondants ont été épuisés.
Il présente les précautions à prendre dans la passation d’un marché et les moyens de recouvrement à mettre en oeuvre et propose des modèles types.
Disponible auprès de la SEBTP : www.sebtp.com
- Cf. Bâtiment actualité n° 21 du 15 décembre 2021.
- Articles L. 231-1 et suivants du CCH.
- Sont concernés tous les maîtres d’ouvrage professionnels et particuliers si ces derniers construisent pour eux-mêmes en dehors de leur activité professionnelle et s’ils ont recours à un financement bancaire spécifique.
- Cf. Mémento du sous-traitant
- Cf. Bâtiment actualité n° 12 du 7 octobre 2020.
- Cf. Bâtiment actualité n° 1 du 26 janvier 2022.
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