Chaîne de valeur du bâtiment

Risques
Les principaux risques touchent à la captation de
valeur par des acteurs internes ou externes au
secteur. Ils sont présents sur chaque maillon de la
chaîne de valeur. En voici quelques-uns.
Captation de la valeur en lien avec l’amont
de la filière
Trois niveaux de risques ont été identifiés :
- conception : développement d’écosystèmes très
structurés et pilotés par des opérateurs industriels
ou numériques ;
- produits : développement de produits prêts à
poser et de produits connectés permettant la
maintenance prédictive ;
- modes constructifs : développement de processus
industriels de fabrication.
Perte de valeur en lien avec la mise en œuvre
- Risque de perte de valeur principalement liée à
l’explosion des coûts de coordination non répercutables
sur les clients (complexification des
jeux d’acteurs, augmentation du contentieux…)
et à la gestion des externalités (environnement,
nuisances, riverains…).
- Développement des fonctions de poseur et d’assembleur
de structures préfabriquées hors site.
- Perte de la fonction de coordination au profit
de l’amont pilotée par le BIM, ou assurée par
des plateformes spécialisées proposant des
prestations d’accompagnement et endossant
le rôle d’un courtier.
Perte de valeur en lien avec le client
Il y a un risque pour les entreprises de perdre le
contact direct avec le client :
- digitalisation de la relation client via notamment
des plateformes de travaux ;
- apparition de nouveaux acteurs se positionnant
sur les fonctions de prescription et de
conseil.
Perte de valeur en lien avec l’aval
- Développement d’offres globales de conception,
de réalisation, d’énergie, de maintenance,
de service.
- Apparition d’acteurs de l’économie servicielle
captant la valeur.
- Développement de contrats ou de solutions
de maintenance proposés par des industriels.
- Développement d’une économie de la fonctionnalité
autour de l’usage pilotée par des
acteurs des services.
Opportunités
Dans le même temps, un certain nombre
de sources de valeur potentielles apparaissent.
Elles aussi se positionnent sur
l’ensemble de la chaîne de valeur.
Valeur ajoutée en lien avec l’amont,
la capacité d’intégration
et la coordination
- Recherche de valeur vers l’amont en
intégrant les fonctions d’ingénierie et
de conception en lien avec une utilisation
maîtrisée du BIM et des outils
de coordination.
- Maîtrise des données et capacité à
les utiliser dans des logiques d’optimisation.
- Développement et professionnalisation
des fonctions de coordination à
valeur ajoutée.
Développement de la valeur ajoutée
en lien avec le client
- Intégration du numérique dans la
relation client.
- Développement d’offres autour de la
performance, de la fonctionnalité et
de l’usage.
- Positionnement autour des nouveaux
besoins et attentes des clients (valeur
verte, RSE…)
Valeur ajoutée en lien avec le chantier
- Amélioration de la productivité des
chantiers via le lean, la robotisation,
le BIM.
- Décarbonation des chantiers, maîtrise
des nouveaux matériaux, généralisation
du réemploi.
- Développement des marchés de la
rénovation énergétique nécessitant
technicité et maîtrise de la qualité.
Valeur ajoutée en lien avec l’aval
- Développement de nouveaux services
autour de la maintenance et de
l’exploitation.
- Développement de nouveaux modèles
« bâtiment as a service ».
Enjeux
Ce panorama des principaux risques
et opportunités fait émerger un certain
nombre d’enjeux qui peuvent être
regroupés en 5 grands domaines.
Amélioration des marges
Traditionnellement faibles dans le secteur,
les marges sont bien sûr un indicateur
de la rentabilité de l’entreprise. Mais
leur amélioration sera également indispensable
pour permettre les investissements
nécessaires liés notamment à la
transition écologique et au développement
technologique.
Création et conservation de la valeur
La capacité des entreprises à continuer
à se positionner sur des marchés à forte
valeur ajoutée de façon autonome est un
gage d’indépendance économique.
Organisation de sa différenciation
Dans un contexte très concurrentiel
marqué par l’apparition probable de
nouveaux acteurs puissants, la capacité
des entreprises à se différencier, que ce
soit par les procédés, l’offre, le service, etc.
sera un gage de conservation des marchés
et d’une relation directe avec les
clients.
Engagement dans la soutenabilité
Dans un contexte qui sera indéniablement
marqué par la limitation de
l’empreinte écologique, les entreprises
devront être en mesure de réviser en profondeur
leur gestion des ressources ainsi
qu’adapter leurs modes constructifs.
Maîtrise des compétences
Attirer, fidéliser et manager les bonnes
compétences, en interne et en externe,
seront des facteurs de compétitivité
majeurs pour les entreprises. Dans un
contexte qui sera de toute évidence de
plus en plus concurrentiel, y compris
avec les autres secteurs économiques.